Sculpture contemporaine

Philippe Fares conçoit et réalise des formes en volume qui interagissent le plus souvent avec leur environnement direct. En majorité composée de surfaces réglées, son corpus de créations est intrinsèquement lié aux mathématiques et à la géométrie. Sa sculpture contemporaine est affirmée.

L’artiste procède essentiellement par assemblage structurel permanent pour élaborer ses travaux par exemple pour sa sculpture céramique. Le ciment, le béton, la céramique, le verre, le métal ou le bois constituent l’essentiel des matériaux utilisés pour la réalisation des sculptures.

Dans le cas où plusieurs matériaux différents sont impliqués dans la production d’une pièce, le plasticien opte pour un parti pris : la combinaison d’éléments de même dureté, avec des propriétés élastiques similaires.

L’objectif est de concevoir des ensembles isotropes affirmés, tous reliés par une cohérence structurelle. Il réalise ses compositions de figures curvilignes ou rectilignes de manière très homogène, comme fondues dans les replis topologiques de la géométrie descriptive.

Simplifiées au maximum, les œuvres tendent vers une abstraction où les couleurs ont valeur de symbole. Ainsi les colorations représentent la 4ème dimension dans 3-sphère; en sculpture ciment. L’utilisation combinée de teintes obscures, de lumières artificielles et de reflets telluriques est un moyen pour l’artiste de se détourner ostensiblement du figuratif.

À l’opposé de toute représentation esthétique du réel, l’approche plastique de Philippe Fares s’oriente vers l’expression d’une forme de quintessence matérielle du monde. Depuis son adolescence, l’artiste s’intéresse aux mathématiques, aux systèmes géométriques concrets, ainsi qu’aux limites sans cesse repoussées des constructions architecturales.

Ses œuvres reflètent la beauté qu’il perçoit dans toute entité conçue à partir de sciences théoriques ou empiriques. Certaines sculptures de Philippe Fares, notamment dans sa production de sculpture métal, sont de véritables prototypes et constituent des pièces destinées à une éventuelle fabrication en série.

Elles font l’objet d’un design élaboré qui peut évoquer certaines créations spatiales ou volumiques. Ancien professionnel de l’ingénierie, l’artiste a gardé le sens de la méthode et de l’objectivité inhérent au monde scientifique.

Son style est méticuleux, détaillé, et laisse peu de place au hasard. Ses techniques de travail conjuguent l’usage des propriétés de la matière avec celles de la lumière artificielle et son spectre colorimétrique.

Ainsi pour passer une commande de matériaux constitutifs d’un projet de sculpture verre, toutes ces techniques seront pleinement utilisées dans l’avant-projet.  Cela permet au plasticien d’anticiper ses projets esthétiques, et ce, quelles qu’en soient leurs complexités.

Avec « Sphère » ou encore « Invader», Philippe Fares a établi les fondations d’une recherche plastique tournée vers la transcendance du traitement de la lumière. Décomposée et projetée sur des formes simples, cette dernière ajoute une dimension astrale aux figures en présence.

Philippe Fares considère l’abstraction comme une expression éloquente de la fugacité du monde moderne. Tel un analyste décrivant des systèmes, se les appropriant et les transformant en 3 dimensions, il envisage son geste créatif comme une navigation permanente entre l’unité et le global, entre la pensée et la pratique.