Fourmis rouges et fourmis noires

Cette toile, de verre et de polyépoxyde, s’impose d’elle-même et nous absorbe entièrement. En une fraction de seconde, le regard est happé par les aplats de couleur pure, sans qu’il soit  possible d’identifier clairement l’émotion visuelle qui se dégage de l’assemblage de surface, créé par l’artiste.

La résine en phase visqueuse est auto lissante, le calcin, sous forme de grains, est immergé à la moitié de son épaisseur, dans la plaque de verre synthétique.
On obtient ainsi, après réticulation complète, une surface semi-translucide rugueuse, avec des propriétés optiques très  intéressantes, à la fois d’absorption et de réflexion de la lumière.

Les limites des surfaces teintées sont imprécises, en effet, à l’application de l’émail colorant, celui-ci migre dans l’épaisseur du calcin, en rampant par capillarité entre les éclats de verre.
L’ensemble est chimiquement amorphe, exactement comme du verre.
Les arêtes coupantes des brisures de verre brut, sont en quelque sorte passivées, par l’immense viscosité du minéraloïde figé.

La lumière est d’avantage captée par la rétine du regardant et ouvre une porte monumentale sur l’espace abstrait dans lequel évolue l’artiste.