Effraction

Cette pièce représente trois modules triangulaires de verre parallèles, reposant perpendiculairement sur une poutrelle en ardoise massive. Les duretés et les densités des matériaux utilisés par Philippe Fares pour réaliser cette sculpture en verre sont équivalentes (le verre trempé, le ciment et l’ardoise massive). Il émane du résultat une impression de solidité cohérente.

À l’intérieur de chaque ensemble vitré, l’artiste a placé en partie haute trois LED bleues télécommandées qui, lorsqu’elles sont allumées, donnent à l’œuvre une tonalité froide et feutrée. Inspirée de l’industrie automobile, cette œuvre est composée de formes simples et épurées.

L’assemblage s’impose par son caractère minimaliste et par les couleurs vertes ferreuses du vitrage. Ceinturé par le noir profond du ciment teinté, le tout est souligné par le gris de la pierre.

En choisissant d’éclairer Effraction en bleu, le plasticien nous livre une œuvre personnelle qui exprime sa conception d’un design non fonctionnel. Les diodes lumineuses qui composent la pièce l’illuminent intrinsèquement et ajoute une autre dimension : son extension virtuelle grâce à leurs reflets sur les murs et le sol.

L’empreinte optique engendre également des phénomènes visuels. En quittant l’objet pour un autre focus, notre œil conserve la rémanence du halo bleu et modifie la perception de notre environnement direct… Délimitée par des contours anguleux et imprécis, cette sculpture de verre et de lumière en devient presque impalpable, immatérielle.

Les limites de la pièce où elle rayonne s’estompent derrière un léger voile coloré, perturbant notre conscience du réel. L’emprise au sol de l’œuvre est de 50 cm / 30 cm – une dimension raisonnable et inférieure à un certain nombre des travaux de l’artiste plasticien.