Déconstruction

Pour Philippe Fares, cette œuvre montre l’état déconstruit d’une structure architecturale.
Ainsi, pour un bâtiment de grande masse, il s’agirait de déconstruction par foudroyage ou par implosion, c’est en quelque sorte, l’état inverse et extrême d’une construction.
En effet, tout se tient, à l’état construit comme à l’état déconstruit, le bâtiment est hyperstatique, aucun de ses éléments (poteau, poutre, plancher) n’a de degré de liberté.
On passe d’une construction fonctionnelle à un amas d’éléments de structure autobloqué par la gravitation. Dans les deux cas, l’assemblage est réticulé, le bâti construit est calculé et optimisé, la déconstruction elle, bien qu’anarchique, est organisée quelque part.

Cette tendance à la déconstruction est un des grands changements dans les pratiques du BTP depuis une trentaine d’années.

On déconstruit plutôt qu’on ne démolit, on est passé d’une logique de déchets à une logique de ressources, on démolit de façon différente, alternative et vertueuse.
C’est le processus d’économie circulaire du bâtiment.

Pour en revenir à cette œuvre, au départ il s’agissait d’une structure métallique provisoire qui servait d’étaiement à une pièce plus imposante que l’artiste a tronçonnée au fur et à mesure de l’élévation de la sculpture « La vierge à l’enfant ».
Philippe a attaché chaque tronçons avec le plus proche, afin d’obtenir une déconstruction hyperstatique. L’assemblage ne permettant aucun mouvement à chacun de ses éléments, le résultat est en quelque sorte magique.